• Les groupes statuaires présentés ici ont été réalisés dans des matériaux qui relèvent du modelage (terre cuite) ou de la taille (albâtre et marbre). Aucun de ces matériaux n’est produit dans la région, ils ont vraisemblablement tous été importés.

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant de Mesland

    La Vierge à l'Enfant de Mesland

    La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet
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    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet

      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.

      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie La Vierge d’Olivet est majestueuse, parfaitement droite sur ses deux jambes, le pied gauche à peine avancé. L’Enfant se tient également très droit. Le groupe est frontal, emprunt d’une grande dignité. Le voile de la Vierge d’Olivet est constitué d’une étoffe au rythme lent agencée de manière recherchée tout autour de la tête et des épaules. Il forme retour sur la gauche de la tête en écho à la chevelure souplement ramassée de part et d’autre du visage, puis s’entrecroise dans le dos avant de passer sur les épaules et de se répartir en deux pans ondés sur la poitrine, maintenus par un fermoir sur lequel un monogramme formé de lettres entrelacées est sans doute l’abrégé de « O Maria ». Cette complexité du motif contribue à mettre en valeur un des attributs majeurs de Marie, son voile, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres. La Vierge d’Olivet porte l’Enfant dans le creux du bras droit. De face, elle semble le présenter comme une offrande, des deux mains, le manteau formant une sorte de coussin pour soutenir les pieds du Christ. Le Christ de la Vierge d’Olivet est à moitié dénudé le bas du corps couvert par une chemise légère dont il tire un pan devant lui. Son nombril est en revanche bien visible. Ce petit morceau d’anatomie est important pour souligner le miracle du Christ fait homme. Il rappelle aussi de manière générique le Saint Ombilic ou Saint Nombril, qui serait la relique du cordon ombilical de Jésus.
      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres. La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.
      Expression la Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.

      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie La Vierge d’Écouen s’impose par ses dimensions et la frontalité de la composition. Elle est néanmoins légèrement plus animée que La Vierge d’Olivet, la jambe gauche fléchie entraînant un très léger hanchement, l’Enfant penché vers sa mère, et le manteau accompagnant le mouvement du groupe par une grande respiration autour du bras gauche et une retombée en aplats obliques sur le devant. Le voile de la Vierge d’Écouen, dont les deux pans sont simplement noués sur le devant, couvre la tête et les épaules de Marie. Par les rythmes et la disposition des plis, il se confond presque avec le manteau, et rappelle les statues de Vierge de la période romane dont le manteau couvre la tête. La symétrie des gestes, la main droite de l’Enfant tenant un pan du voile de sa mère et la main gauche de Marie présentant le pied de son fils, fait ressortir ces éléments symboliques. Le Christ de la Vierge d’Écouen est, comme celui d’Olivet, à moitié dénudé mais son nombril n’est pas sculpté. Toutefois, comme dans d’autres groupes, la disposition de la chemise retenue à mi-corps formant un léger bourrelet et l’organisation des plis soulignent discrètement l’emplacement du nombril et des organes génitaux, des parties de l’anatomie importantes pour évoquer le miracle du Christ fait homme. La Vierge d’Écouen tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien. La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Mesland

      Matériaux La Vierge de Mesland a été taillée dans du marbre, un matériau qui participe au caractère précieux de l’œuvre mais dont on ignore la provenance. On observe des grains de pyrite (minéraux pouvant se former avec le marbre), bien visibles sur le côté senestre ; le matériau présente également quelques taches ou veines de couleur grises à noires et des taches d’oxydation sont présentes très ponctuellement sur un côté, elles font probablement partie de la matière intrinsèque du marbre. On observe en outre plusieurs traces d’outils (gouge, gradine, trépan, ciseau droit). Il est d’une extrême finesse à certains endroits du drapé, laissant passer la lumière par transparence.

      Emplacement La Vierge de Mesland, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle.
      Iconographie La Vierge de Mesland, comme la Vierge d’Écouen, tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style Si toutes les statues présentent des parentés, une seule atteste son modèle : la Vierge de Mesland apparaît comme une réplique réduite de la Vierge d’Écouen. Les données historiques ne permettent pas toutefois d’affirmer laquelle des deux a servi de modèle à l’autre avec certitude. On retrouve ce modèle ailleurs, dans la statuette de la Vierge à l’Enfant insérée dans le tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, ou encore dans une statuette mutilée du musée Anne de Beaujeu à Moulins, deux témoignages de la diffusion de l’art ligérien. La Vierge de Mesland, correspond aux caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa dignité, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par son vêtement d’une grande simplicité.
      Expression La Vierge à l’Enfant de Mesland, si elle correspond au même modèle de composition que la Vierge d’Écouen, varie en expressivité. Les deux figures sont plus retenues, un peu comme dans le groupe d’Olivet, tout en étant légèrement tournées l’une vers l’autre dans une discrète animation.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.

      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré présente une attitude frontale et digne proche de celle de la Vierge d’Olivet, malgré ses petites dimensions. L’animation de la jambe droite légèrement fléchie et le mouvement du drapé rappellent la Vierge d’Écouen, avec plus de retenue néanmoins. Le voile de la Vierge d’Ivoy-le-Pré est souplement disposé sur la tête et les épaules de Marie. Jésus en tire un pan de la main droite, un geste qui fait écho à celui de sa mère qui tient son pied sur un axe symétrique vertical : sont ainsi mis en valeur des éléments symboliques, le voile de la Vierge, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres, et le pied de l’Enfant, présenté pour être vénéré, en référence au mystère de l’Incarnation. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré porte l’Enfant sur la gauche à l’inverse de la Vierge d’Olivet, toutefois elle semble elle aussi l’offrir comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main gauche ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré, comme la Vierge d’Écouen et bien que la disposition soit inversée, tient délicatement le pied gauche de l’Enfant, présentant son gros orteil entre le pouce et l’index, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle. L’Enfant Jésus de la Vierge d’Ivoy-le-Pré tient l’orbe (globe surmonté d’une croix), qui symbolise la domination du Christ sur le monde. Cette partie de la statue a été restaurée au XIXe siècle, on ignore si l’attribut était présent dès l’origine ce qui pourrait être le cas d’un point de vue iconographique, mais reste une hypothèse, les groupes de Vierge à l’Enfant contemporains n’en présentant pas dans la région.
      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. PH OK cf Coralie La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.

      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.
      Iconographie La Vierge de Blois marque une nette inflexion dans la série des Vierge, qui passe notamment par la jambe gauche fortement fléchie et l’inclinaison de Marie vers son fils. La vue par en dessous, qui correspondrait à celle du groupe dans une niche en hauteur, accuse encore ce mouvement. La Vierge de Blois marque une rupture importante dans l’iconographie et le style de la représentation du voile de la Vierge. Le modèle italien l’emporte et le voile disparaît quasiment, ne subsistant que sous la forme d’une fine étoffe prise dans une coiffure élaborée. Ce changement accompagne aussi celui du vêtement, également inspiré de l’art italien, et de l’attitude, qui s’assouplit. La Vierge à l’Enfant de Blois, comme la Vierge d’Olivet, semble offrir l’Enfant, comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main droite ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, celui de La Vierge de Blois est nu. Les dommages et restaurations subis par la statue ne permettent pas de savoir si les genitalia étaient modelés et visibles par le fidèle ; de même, son nombril n’est pas nettement défini. Quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, la présence de ces éléments symboliques du Christ fait homme.
      Style Tout en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.
      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.

      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie La Vierge Sainte-Maure-de-Touraine est en appui sur la jambe gauche, la droite fléchie, un mouvement souligné par la disposition du pan de manteau retenu dans une geste gracieux de la main sur la cuisse. Marie se tourne vers Jésus dont le buste bascule légèrement en arrière, le bras droit enlaçant le cou de sa mère. Cette animation des figures va de paire avec le vêtement et la coiffure inspirés de modèles italiens. La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, comme la Vierge de Blois et La petite Vierge du Louvre, ne porte plus qu’un souvenir de voile. Une étoffe légère enserre l’arrière de la tête, maintenue par deux gros nœuds sur les côtés et un à l’arrière de la tête. De même que pour La petite Vierge du Louvre, la chevelure, nattée tout autour du visage et ramassée dans l’étoffe, est en revanche complètement lâchée à l’arrière, ce qui participe du caractère juvénile de ces Vierge, au vêtement inspiré de l’art italien et à l’attitude animée. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, mais comme dans le groupe de Blois, l’Enfant de La Vierge de Sainte-Maure-de Touraine est nu. Les genitalia ne semblent pas avoir été représentés, quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, leur présence et donc la preuve du Christ fait homme. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la petite Vierge du Louvre.
      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.

      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge du Louvre, comme la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, se distingue par une attitude très animée. Si, de dos, elle semble droite, de face son attitude est sinueuse, le buste penché sur la droite et ouvert sur l’oblique, vers l’Enfant, les hanches poussées en avant sur sa gauche et la jambe droite fortement fléchie. Le sculpteur a en effet sculpté le dos de la figure quasiment à la surface du bloc, mais il a exploité en revanche toute l’épaisseur pour animer la figure. Cette attitude presque dansante accompagne un visage et une coiffure juvéniles et correspond au thème émouvant de la Vierge portant l’Enfant endormi sur son sein. Ils s’expliquent aussi par le caractère d’œuvre de dévotion privée de l’œuvre, qui donne plus de liberté pour une interprétation vivante du thème. Le voile de La petite Vierge du Louvre, comme pour la Vierge de Blois et la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, est peu couvrant. Déporté à l’arrière de la tête, selon un agencement qui évoque presque une coiffe, il laisse s’échapper la chevelure sur les épaules. L’animation de la coiffure accompagne celle de l’attitude de cette très jeune Vierge. La statuette du Louvre évoque le thème de la Vierge allaitante (Virgo lactans), l’Enfant s’étant endormi sur le sein de sa mère après avoir tété son sein. Ce moment émouvant et intime correspond bien à la taille de cette œuvre sans doute destinée à la dévotion privée. Il porte toutefois une allusion dramatique, à travers le sommeil de l’Enfant, à la Passion et à la mort du Christ. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la petite Vierge du Louvre met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine.
      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.
      Expression La petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen
    • La Vierge à l'Enfant de Mesland
    • La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré
    • La Vierge à l'Enfant de Blois
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre
  • Aucune de ces statues n’est conservée dans son lieu d’origine, église ou oratoire. Au regard de leurs dimensions et de leurs matériaux, il est possible d’émettre des hypothèses pour évoquer les différents emplacements possibles pour ce type d’œuvres religieuse.

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant de Mesland

    La Vierge à l'Enfant de Mesland

    La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

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    La Vierge à l'Enfant du Louvre

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      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.

      Iconographie La Vierge d’Olivet est majestueuse, parfaitement droite sur ses deux jambes, le pied gauche à peine avancé. L’Enfant se tient également très droit. Le groupe est frontal, emprunt d’une grande dignité. Le voile de la Vierge d’Olivet est constitué d’une étoffe au rythme lent agencée de manière recherchée tout autour de la tête et des épaules. Il forme retour sur la gauche de la tête en écho à la chevelure souplement ramassée de part et d’autre du visage, puis s’entrecroise dans le dos avant de passer sur les épaules et de se répartir en deux pans ondés sur la poitrine, maintenus par un fermoir sur lequel un monogramme formé de lettres entrelacées est sans doute l’abrégé de « O Maria ». Cette complexité du motif contribue à mettre en valeur un des attributs majeurs de Marie, son voile, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres. La Vierge d’Olivet porte l’Enfant dans le creux du bras droit. De face, elle semble le présenter comme une offrande, des deux mains, le manteau formant une sorte de coussin pour soutenir les pieds du Christ. Le Christ de la Vierge d’Olivet est à moitié dénudé le bas du corps couvert par une chemise légère dont il tire un pan devant lui. Son nombril est en revanche bien visible. Ce petit morceau d’anatomie est important pour souligner le miracle du Christ fait homme. Il rappelle aussi de manière générique le Saint Ombilic ou Saint Nombril, qui serait la relique du cordon ombilical de Jésus.
      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres. La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.
      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.

      Iconographie La Vierge d’Écouen s’impose par ses dimensions et la frontalité de la composition. Elle est néanmoins légèrement plus animée que La Vierge d’Olivet, la jambe gauche fléchie entraînant un très léger hanchement, l’Enfant penché vers sa mère, et le manteau accompagnant le mouvement du groupe par une grande respiration autour du bras gauche et une retombée en aplats obliques sur le devant. Le voile de la Vierge d’Écouen, dont les deux pans sont simplement noués sur le devant, couvre la tête et les épaules de Marie. Par les rythmes et la disposition des plis, il se confond presque avec le manteau, et rappelle les statues de Vierge de la période romane dont le manteau couvre la tête. La symétrie des gestes, la main droite de l’Enfant tenant un pan du voile de sa mère et la main gauche de Marie présentant le pied de son fils, fait ressortir ces éléments symboliques. Le Christ de la Vierge d’Écouen est, comme celui d’Olivet, à moitié dénudé mais son nombril n’est pas sculpté. Toutefois, comme dans d’autres groupes, la disposition de la chemise retenue à mi-corps formant un léger bourrelet et l’organisation des plis soulignent discrètement l’emplacement du nombril et des organes génitaux, des parties de l’anatomie importantes pour évoquer le miracle du Christ fait homme. La Vierge d’Écouen tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien. La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Mesland

      Matériaux La Vierge de Mesland a été taillée dans du marbre, un matériau qui participe au caractère précieux de l’œuvre mais dont on ignore la provenance. On observe des grains de pyrite (minéraux pouvant se former avec le marbre), bien visibles sur le côté senestre ; le matériau présente également quelques taches ou veines de couleur grises à noires et des taches d’oxydation sont présentes très ponctuellement sur un côté, elles font probablement partie de la matière intrinsèque du marbre. On observe en outre plusieurs traces d’outils (gouge, gradine, trépan, ciseau droit). Il est d’une extrême finesse à certains endroits du drapé, laissant passer la lumière par transparence.
      Emplacement La Vierge de Mesland, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle.
      Iconographie La Vierge de Mesland, comme la Vierge d’Écouen, tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style Si toutes les statues présentent des parentés, une seule atteste son modèle : la Vierge de Mesland apparaît comme une réplique réduite de la Vierge d’Écouen. Les données historiques ne permettent pas toutefois d’affirmer laquelle des deux a servi de modèle à l’autre avec certitude. On retrouve ce modèle ailleurs, dans la statuette de la Vierge à l’Enfant insérée dans le tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, ou encore dans une statuette mutilée du musée Anne de Beaujeu à Moulins, deux témoignages de la diffusion de l’art ligérien. La Vierge de Mesland, correspond aux caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa dignité, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par son vêtement d’une grande simplicité.
      Expression La Vierge à l’Enfant de Mesland, si elle correspond au même modèle de composition que la Vierge d’Écouen, varie en expressivité. Les deux figures sont plus retenues, un peu comme dans le groupe d’Olivet, tout en étant légèrement tournées l’une vers l’autre dans une discrète animation.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré présente une attitude frontale et digne proche de celle de la Vierge d’Olivet, malgré ses petites dimensions. L’animation de la jambe droite légèrement fléchie et le mouvement du drapé rappellent la Vierge d’Écouen, avec plus de retenue néanmoins. Le voile de la Vierge d’Ivoy-le-Pré est souplement disposé sur la tête et les épaules de Marie. Jésus en tire un pan de la main droite, un geste qui fait écho à celui de sa mère qui tient son pied sur un axe symétrique vertical : sont ainsi mis en valeur des éléments symboliques, le voile de la Vierge, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres, et le pied de l’Enfant, présenté pour être vénéré, en référence au mystère de l’Incarnation. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré porte l’Enfant sur la gauche à l’inverse de la Vierge d’Olivet, toutefois elle semble elle aussi l’offrir comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main gauche ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré, comme la Vierge d’Écouen et bien que la disposition soit inversée, tient délicatement le pied gauche de l’Enfant, présentant son gros orteil entre le pouce et l’index, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle. L’Enfant Jésus de la Vierge d’Ivoy-le-Pré tient l’orbe (globe surmonté d’une croix), qui symbolise la domination du Christ sur le monde. Cette partie de la statue a été restaurée au XIXe siècle, on ignore si l’attribut était présent dès l’origine ce qui pourrait être le cas d’un point de vue iconographique, mais reste une hypothèse, les groupes de Vierge à l’Enfant contemporains n’en présentant pas dans la région.
      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.
      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.

      Iconographie La Vierge de Blois marque une nette inflexion dans la série des Vierge, qui passe notamment par la jambe gauche fortement fléchie et l’inclinaison de Marie vers son fils. La vue par en dessous, qui correspondrait à celle du groupe dans une niche en hauteur, accuse encore ce mouvement. La Vierge de Blois marque une rupture importante dans l’iconographie et le style de la représentation du voile de la Vierge. Le modèle italien l’emporte et le voile disparaît quasiment, ne subsistant que sous la forme d’une fine étoffe prise dans une coiffure élaborée. Ce changement accompagne aussi celui du vêtement, également inspiré de l’art italien, et de l’attitude, qui s’assouplit. La Vierge à l’Enfant de Blois, comme la Vierge d’Olivet, semble offrir l’Enfant, comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main droite ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, celui de La Vierge de Blois est nu. Les dommages et restaurations subis par la statue ne permettent pas de savoir si les genitalia étaient modelés et visibles par le fidèle ; de même, son nombril n’est pas nettement défini. Quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, la présence de ces éléments symboliques du Christ fait homme.
      Style Tout en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.
      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.

      Iconographie La Vierge Sainte-Maure-de-Touraine est en appui sur la jambe gauche, la droite fléchie, un mouvement souligné par la disposition du pan de manteau retenu dans une geste gracieux de la main sur la cuisse. Marie se tourne vers Jésus dont le buste bascule légèrement en arrière, le bras droit enlaçant le cou de sa mère. Cette animation des figures va de paire avec le vêtement et la coiffure inspirés de modèles italiens. La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, comme la Vierge de Blois et La petite Vierge du Louvre, ne porte plus qu’un souvenir de voile. Une étoffe légère enserre l’arrière de la tête, maintenue par deux gros nœuds sur les côtés et un à l’arrière de la tête. De même que pour La petite Vierge du Louvre, la chevelure, nattée tout autour du visage et ramassée dans l’étoffe, est en revanche complètement lâchée à l’arrière, ce qui participe du caractère juvénile de ces Vierge, au vêtement inspiré de l’art italien et à l’attitude animée. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, mais comme dans le groupe de Blois, l’Enfant de La Vierge de Sainte-Maure-de Touraine est nu. Les genitalia ne semblent pas avoir été représentés, quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, leur présence et donc la preuve du Christ fait homme. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la petite Vierge du Louvre.
      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge du Louvre, comme la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, se distingue par une attitude très animée. Si, de dos, elle semble droite, de face son attitude est sinueuse, le buste penché sur la droite et ouvert sur l’oblique, vers l’Enfant, les hanches poussées en avant sur sa gauche et la jambe droite fortement fléchie. Le sculpteur a en effet sculpté le dos de la figure quasiment à la surface du bloc, mais il a exploité en revanche toute l’épaisseur pour animer la figure. Cette attitude presque dansante accompagne un visage et une coiffure juvéniles et correspond au thème émouvant de la Vierge portant l’Enfant endormi sur son sein. Ils s’expliquent aussi par le caractère d’œuvre de dévotion privée de l’œuvre, qui donne plus de liberté pour une interprétation vivante du thème. Le voile de La petite Vierge du Louvre, comme pour la Vierge de Blois et la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, est peu couvrant. Déporté à l’arrière de la tête, selon un agencement qui évoque presque une coiffe, il laisse s’échapper la chevelure sur les épaules. L’animation de la coiffure accompagne celle de l’attitude de cette très jeune Vierge. La statuette du Louvre évoque le thème de la Vierge allaitante (Virgo lactans), l’Enfant s’étant endormi sur le sein de sa mère après avoir tété son sein. Ce moment émouvant et intime correspond bien à la taille de cette œuvre sans doute destinée à la dévotion privée. Il porte toutefois une allusion dramatique, à travers le sommeil de l’Enfant, à la Passion et à la mort du Christ. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la petite Vierge du Louvre met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine.
      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.
      Expression La petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
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  • Par la disposition des figures et les attributs, le sculpteur met en avant le caractère divin de cette mère et de cet enfant singuliers.

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    Pied

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    Pied

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    Attitude

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    Attitude

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    Attitude

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    Voile

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    Voile

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    Nudité

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    Pied

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    Nudité

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    Porter

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    Voile

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    Porter

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    Attitude

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    Attitude

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    Nudité

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

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    Voile

    La Vierge à l'Enfant de Blois

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    Nudité

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

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    Sommeil

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    Pied

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    Orbe

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    Voile

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    Attitude

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    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la petite Vierge du Louvre.

      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie La Vierge d’Écouen tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.

      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien. La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge du Louvre, comme la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, se distingue par une attitude très animée. Si, de dos, elle semble droite, de face son attitude est sinueuse, le buste penché sur la droite et ouvert sur l’oblique, vers l’Enfant, les hanches poussées en avant sur sa gauche et la jambe droite fortement fléchie. Le sculpteur a en effet sculpté le dos de la figure quasiment à la surface du bloc, mais il a exploité en revanche toute l’épaisseur pour animer la figure. Cette attitude presque dansante accompagne un visage et une coiffure juvéniles et correspond au thème émouvant de la Vierge portant l’Enfant endormi sur son sein. Ils s’expliquent aussi par le caractère d’œuvre de dévotion privée de l’œuvre, qui donne plus de liberté pour une interprétation vivante du thème.

      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. PH OK cf Coralie Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.
      Expression La petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet

      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie La Vierge d’Olivet est majestueuse, parfaitement droite sur ses deux jambes, le pied gauche à peine avancé. L’Enfant se tient également très droit. Le groupe est frontal, emprunt d’une grande dignité.

      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres. La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.
      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré présente une attitude frontale et digne proche de celle de la Vierge d’Olivet, malgré ses petites dimensions. L’animation de la jambe droite légèrement fléchie et le mouvement du drapé rappellent la Vierge d’Écouen, avec plus de retenue néanmoins.
      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie Le voile de la Vierge d’Ivoy-le-Pré est souplement disposé sur la tête et les épaules de Marie. Jésus en tire un pan de la main droite, un geste qui fait écho à celui de sa mère qui tient son pied sur un axe symétrique vertical : sont ainsi mis en valeur des éléments symboliques, le voile de la Vierge, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres, et le pied de l’Enfant, présenté pour être vénéré, en référence au mystère de l’Incarnation.

      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.
      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.
      Iconographie La Vierge de Blois marque une rupture importante dans l’iconographie et le style de la représentation du voile de la Vierge. Le modèle italien l’emporte et le voile disparaît quasiment, ne subsistant que sous la forme d’une fine étoffe prise dans une coiffure élaborée. Ce changement accompagne aussi celui du vêtement, également inspiré de l’art italien, et de l’attitude, qui s’assouplit.

      Style out en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.
      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet

      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie Le Christ de la Vierge d’Olivet est à moitié dénudé le bas du corps couvert par une chemise légère dont il tire un pan devant lui. Son nombril est en revanche bien visible. Ce petit morceau d’anatomie est important pour souligner le miracle du Christ fait homme. Il rappelle aussi de manière générique le Saint Ombilic ou Saint Nombril, qui serait la relique du cordon ombilical de Jésus.

      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres. La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.
      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré, comme la Vierge d’Écouen et bien que la disposition soit inversée, tient délicatement le pied gauche de l’Enfant, présentant son gros orteil entre le pouce et l’index, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.

      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie Le Christ de la Vierge d’Écouen est, comme celui d’Olivet, à moitié dénudé mais son nombril n’est pas sculpté. Toutefois, comme dans d’autres groupes, la disposition de la chemise retenue à mi-corps formant un léger bourrelet et l’organisation des plis soulignent discrètement l’emplacement du nombril et des organes génitaux, des parties de l’anatomie importantes pour évoquer le miracle du Christ fait homme.

      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien. La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré porte l’Enfant sur la gauche à l’inverse de la Vierge d’Olivet, toutefois elle semble elle aussi l’offrir comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main gauche ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine.

      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, comme la Vierge de Blois et La petite Vierge du Louvre, ne porte plus qu’un souvenir de voile. Une étoffe légère enserre l’arrière de la tête, maintenue par deux gros nœuds sur les côtés et un à l’arrière de la tête. De même que pour La petite Vierge du Louvre, la chevelure, nattée tout autour du visage et ramassée dans l’étoffe, est en revanche complètement lâchée à l’arrière, ce qui participe du caractère juvénile de ces Vierge, au vêtement inspiré de l’art italien et à l’attitude animée.

      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.
      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.
      Iconographie La Vierge à l’Enfant de Blois, comme la Vierge d’Olivet, semble offrir l’Enfant, comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main droite ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine.

      Style out en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.
      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie La Vierge d’Écouen s’impose par ses dimensions et la frontalité de la composition. Elle est néanmoins légèrement plus animée que La Vierge d’Olivet, la jambe gauche fléchie entraînant un très léger hanchement, l’Enfant penché vers sa mère, et le manteau accompagnant le mouvement du groupe par une grande respiration autour du bras gauche et une retombée en aplats obliques sur le devant.

      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien. La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie La Vierge Sainte-Maure-de-Touraine est en appui sur la jambe gauche, la droite fléchie, un mouvement souligné par la disposition du pan de manteau retenu dans une geste gracieux de la main sur la cuisse. Marie se tourne vers Jésus dont le buste bascule légèrement en arrière, le bras droit enlaçant le cou de sa mère. Cette animation des figures va de paire avec le vêtement et la coiffure inspirés de modèles italiens.
      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, mais comme dans le groupe de Blois, l’Enfant de La Vierge de Sainte-Maure-de Touraine est nu. Les genitalia ne semblent pas avoir été représentés, quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, leur présence et donc la preuve du Christ fait homme.

      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet

      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie Le voile de la Vierge d’Olivet est constitué d’une étoffe au rythme lent agencée de manière recherchée tout autour de la tête et des épaules. Il forme retour sur la gauche de la tête en écho à la chevelure souplement ramassée de part et d’autre du visage, puis s’entrecroise dans le dos avant de passer sur les épaules et de se répartir en deux pans ondés sur la poitrine, maintenus par un fermoir sur lequel un monogramme formé de lettres entrelacées est sans doute l’abrégé de « O Maria ». Cette complexité du motif contribue à mettre en valeur un des attributs majeurs de Marie, son voile, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres.

      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres. La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.
      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.
      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.
      Iconographie Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, celui de La Vierge de Blois est nu. Les dommages et restaurations subis par la statue ne permettent pas de savoir si les genitalia étaient modelés et visibles par le fidèle ; de même, son nombril n’est pas nettement défini. Quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, la présence de ces éléments symboliques du Christ fait homme.

      Style out en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.
      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La statuette du Louvre évoque le thème de la Vierge allaitante (Virgo lactans), l’Enfant s’étant endormi sur le sein de sa mère après avoir tété son sein. Ce moment émouvant et intime correspond bien à la taille de cette œuvre sans doute destinée à la dévotion privée. Il porte toutefois une allusion dramatique, à travers le sommeil de l’Enfant, à la Passion et à la mort du Christ.

      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. PH OK cf Coralie Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.
      Expression La petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la petite Vierge du Louvre met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine.

      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. PH OK cf Coralie Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.
      Expression La petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • Expli

      blablabla

    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie L’Enfant Jésus de la Vierge d’Ivoy-le-Pré tient l’orbe (globe surmonté d’une croix), qui symbolise la domination du Christ sur le monde. Cette partie de la statue a été restaurée au XIXe siècle, on ignore si l’attribut était présent dès l’origine ce qui pourrait être le cas d’un point de vue iconographique, mais reste une hypothèse, les groupes de Vierge à l’Enfant contemporains n’en présentant pas dans la région.

      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Mesland

      Matériaux La Vierge de Mesland a été taillée dans du marbre, un matériau qui participe au caractère précieux de l’œuvre mais dont on ignore la provenance. On observe des grains de pyrite (minéraux pouvant se former avec le marbre), bien visibles sur le côté senestre ; le matériau présente également quelques taches ou veines de couleur grises à noires et des taches d’oxydation sont présentes très ponctuellement sur un côté, elles font probablement partie de la matière intrinsèque du marbre. On observe en outre plusieurs traces d’outils (gouge, gradine, trépan, ciseau droit). Il est d’une extrême finesse à certains endroits du drapé, laissant passer la lumière par transparence.
      Emplacement La Vierge de Mesland, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle.
      Iconographie La Vierge de Mesland, comme la Vierge d’Écouen, tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.

      Style Si toutes les statues présentent des parentés, une seule atteste son modèle : la Vierge de Mesland apparaît comme une réplique réduite de la Vierge d’Écouen. Les données historiques ne permettent pas toutefois d’affirmer laquelle des deux a servi de modèle à l’autre avec certitude. On retrouve ce modèle ailleurs, dans la statuette de la Vierge à l’Enfant insérée dans le tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, ou encore dans une statuette mutilée du musée Anne de Beaujeu à Moulins, deux témoignages de la diffusion de l’art ligérien. La Vierge de Mesland, correspond aux caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa dignité, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par son vêtement d’une grande simplicité.
      Expression La Vierge à l’Enfant de Mesland, si elle correspond au même modèle de composition que la Vierge d’Écouen, varie en expressivité. Les deux figures sont plus retenues, un peu comme dans le groupe d’Olivet, tout en étant légèrement tournées l’une vers l’autre dans une discrète animation.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie Le voile de La petite Vierge du Louvre, comme pour la Vierge de Blois et la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, est peu couvrant. Déporté à l’arrière de la tête, selon un agencement qui évoque presque une coiffe, il laisse s’échapper la chevelure sur les épaules. L’animation de la coiffure accompagne celle de l’attitude de cette très jeune Vierge.

      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. PH OK cf Coralie Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.
      Expression La petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet

      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie La Vierge d’Olivet porte l’Enfant dans le creux du bras droit. De face, elle semble le présenter comme une offrande, des deux mains, le manteau formant une sorte de coussin pour soutenir les pieds du Christ.

      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres. La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.
      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.
      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.
      Iconographie La Vierge de Blois marque une nette inflexion dans la série des Vierge, qui passe notamment par la jambe gauche fortement fléchie et l’inclinaison de Marie vers son fils. La vue par en dessous, qui correspondrait à celle du groupe dans une niche en hauteur, accuse encore ce mouvement.

      Style out en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.
      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie Le voile de la Vierge d’Écouen, dont les deux pans sont simplement noués sur le devant, couvre la tête et les épaules de Marie. Par les rythmes et la disposition des plis, il se confond presque avec le manteau, et rappelle les statues de Vierge de la période romane dont le manteau couvre la tête. La symétrie des gestes, la main droite de l’Enfant tenant un pan du voile de sa mère et la main gauche de Marie présentant le pied de son fils, fait ressortir ces éléments symboliques.

      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien. La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
  • Ces statues ne sont ni signées ni datées. Toutefois par l’analyse de la composition et du style les historiens de l’art ont proposé des attributions et surtout ont esquissé des rapports formels qui permettent de les situer dans une chronologie large.

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge de Mesland

    La Vierge de Mesland

    La Vierge de Mesland

    La Vierge de Mesland

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet
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    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen
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    • La Vierge de Mesland
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    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré
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    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine
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      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie La Vierge d’Olivet est majestueuse, parfaitement droite sur ses deux jambes, le pied gauche à peine avancé. L’Enfant se tient également très droit. Le groupe est frontal, emprunt d’une grande dignité. Le voile de la Vierge d’Olivet est constitué d’une étoffe au rythme lent agencée de manière recherchée tout autour de la tête et des épaules. Il forme retour sur la gauche de la tête en écho à la chevelure souplement ramassée de part et d’autre du visage, puis s’entrecroise dans le dos avant de passer sur les épaules et de se répartir en deux pans ondés sur la poitrine, maintenus par un fermoir sur lequel un monogramme formé de lettres entrelacées est sans doute l’abrégé de « O Maria ». Cette complexité du motif contribue à mettre en valeur un des attributs majeurs de Marie, son voile, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres. La Vierge d’Olivet porte l’Enfant dans le creux du bras droit. De face, elle semble le présenter comme une offrande, des deux mains, le manteau formant une sorte de coussin pour soutenir les pieds du Christ. Le Christ de la Vierge d’Olivet est à moitié dénudé le bas du corps couvert par une chemise légère dont il tire un pan devant lui. Son nombril est en revanche bien visible. Ce petit morceau d’anatomie est important pour souligner le miracle du Christ fait homme. Il rappelle aussi de manière générique le Saint Ombilic ou Saint Nombril, qui serait la relique du cordon ombilical de Jésus.
      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres.
      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet

      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie La Vierge d’Olivet est majestueuse, parfaitement droite sur ses deux jambes, le pied gauche à peine avancé. L’Enfant se tient également très droit. Le groupe est frontal, emprunt d’une grande dignité. Le voile de la Vierge d’Olivet est constitué d’une étoffe au rythme lent agencée de manière recherchée tout autour de la tête et des épaules. Il forme retour sur la gauche de la tête en écho à la chevelure souplement ramassée de part et d’autre du visage, puis s’entrecroise dans le dos avant de passer sur les épaules et de se répartir en deux pans ondés sur la poitrine, maintenus par un fermoir sur lequel un monogramme formé de lettres entrelacées est sans doute l’abrégé de « O Maria ». Cette complexité du motif contribue à mettre en valeur un des attributs majeurs de Marie, son voile, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres. La Vierge d’Olivet porte l’Enfant dans le creux du bras droit. De face, elle semble le présenter comme une offrande, des deux mains, le manteau formant une sorte de coussin pour soutenir les pieds du Christ. Le Christ de la Vierge d’Olivet est à moitié dénudé le bas du corps couvert par une chemise légère dont il tire un pan devant lui. Son nombril est en revanche bien visible. Ce petit morceau d’anatomie est important pour souligner le miracle du Christ fait homme. Il rappelle aussi de manière générique le Saint Ombilic ou Saint Nombril, qui serait la relique du cordon ombilical de Jésus.
      Style La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.

      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie La Vierge d’Écouen s’impose par ses dimensions et la frontalité de la composition. Elle est néanmoins légèrement plus animée que La Vierge d’Olivet, la jambe gauche fléchie entraînant un très léger hanchement, l’Enfant penché vers sa mère, et le manteau accompagnant le mouvement du groupe par une grande respiration autour du bras gauche et une retombée en aplats obliques sur le devant. Le voile de la Vierge d’Écouen, dont les deux pans sont simplement noués sur le devant, couvre la tête et les épaules de Marie. Par les rythmes et la disposition des plis, il se confond presque avec le manteau, et rappelle les statues de Vierge de la période romane dont le manteau couvre la tête. La symétrie des gestes, la main droite de l’Enfant tenant un pan du voile de sa mère et la main gauche de Marie présentant le pied de son fils, fait ressortir ces éléments symboliques. Le Christ de la Vierge d’Écouen est, comme celui d’Olivet, à moitié dénudé mais son nombril n’est pas sculpté. Toutefois, comme dans d’autres groupes, la disposition de la chemise retenue à mi-corps formant un léger bourrelet et l’organisation des plis soulignent discrètement l’emplacement du nombril et des organes génitaux, des parties de l’anatomie importantes pour évoquer le miracle du Christ fait homme. La Vierge d’Écouen tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie La Vierge d’Écouen s’impose par ses dimensions et la frontalité de la composition. Elle est néanmoins légèrement plus animée que La Vierge d’Olivet, la jambe gauche fléchie entraînant un très léger hanchement, l’Enfant penché vers sa mère, et le manteau accompagnant le mouvement du groupe par une grande respiration autour du bras gauche et une retombée en aplats obliques sur le devant. Le voile de la Vierge d’Écouen, dont les deux pans sont simplement noués sur le devant, couvre la tête et les épaules de Marie. Par les rythmes et la disposition des plis, il se confond presque avec le manteau, et rappelle les statues de Vierge de la période romane dont le manteau couvre la tête. La symétrie des gestes, la main droite de l’Enfant tenant un pan du voile de sa mère et la main gauche de Marie présentant le pied de son fils, fait ressortir ces éléments symboliques. Le Christ de la Vierge d’Écouen est, comme celui d’Olivet, à moitié dénudé mais son nombril n’est pas sculpté. Toutefois, comme dans d’autres groupes, la disposition de la chemise retenue à mi-corps formant un léger bourrelet et l’organisation des plis soulignent discrètement l’emplacement du nombril et des organes génitaux, des parties de l’anatomie importantes pour évoquer le miracle du Christ fait homme. La Vierge d’Écouen tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.

      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.

       
    • La Vierge de Mesland

      Matériaux La Vierge de Mesland a été taillée dans du marbre, un matériau qui participe au caractère précieux de l’œuvre mais dont on ignore la provenance. On observe des grains de pyrite (minéraux pouvant se former avec le marbre), bien visibles sur le côté senestre ; le matériau présente également quelques taches ou veines de couleur grises à noires et des taches d’oxydation sont présentes très ponctuellement sur un côté, elles font probablement partie de la matière intrinsèque du marbre. On observe en outre plusieurs traces d’outils (gouge, gradine, trépan, ciseau droit). Il est d’une extrême finesse à certains endroits du drapé, laissant passer la lumière par transparence.
      Emplacement La Vierge de Mesland, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle.
      Iconographie La Vierge de Mesland, comme la Vierge d’Écouen, tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style Si toutes les statues présentent des parentés, une seule atteste son modèle : la Vierge de Mesland apparaît comme une réplique réduite de la Vierge d’Écouen. Les données historiques ne permettent pas toutefois d’affirmer laquelle des deux a servi de modèle à l’autre avec certitude. On retrouve ce modèle ailleurs, dans la statuette de la Vierge à l’Enfant insérée dans le tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, ou encore dans une statuette mutilée du musée Anne de Beaujeu à Moulins, deux témoignages de la diffusion de l’art ligérien.
      Expression La Vierge à l’Enfant de Mesland, si elle correspond au même modèle de composition que la Vierge d’Écouen, varie en expressivité. Les deux figures sont plus retenues, un peu comme dans le groupe d’Olivet, tout en étant légèrement tournées l’une vers l’autre dans une discrète animation.

       
    • La Vierge de Mesland

      Matériaux La Vierge de Mesland a été taillée dans du marbre, un matériau qui participe au caractère précieux de l’œuvre mais dont on ignore la provenance. On observe des grains de pyrite (minéraux pouvant se former avec le marbre), bien visibles sur le côté senestre ; le matériau présente également quelques taches ou veines de couleur grises à noires et des taches d’oxydation sont présentes très ponctuellement sur un côté, elles font probablement partie de la matière intrinsèque du marbre. On observe en outre plusieurs traces d’outils (gouge, gradine, trépan, ciseau droit). Il est d’une extrême finesse à certains endroits du drapé, laissant passer la lumière par transparence.
      Emplacement La Vierge de Mesland, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle.
      Iconographie La Vierge de Mesland, comme la Vierge d’Écouen, tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style La Vierge de Mesland, correspond aux caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa dignité, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par son vêtement d’une grande simplicité.

      Expression La Vierge à l’Enfant de Mesland, si elle correspond au même modèle de composition que la Vierge d’Écouen, varie en expressivité. Les deux figures sont plus retenues, un peu comme dans le groupe d’Olivet, tout en étant légèrement tournées l’une vers l’autre dans une discrète animation.

       
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré présente une attitude frontale et digne proche de celle de la Vierge d’Olivet, malgré ses petites dimensions. L’animation de la jambe droite légèrement fléchie et le mouvement du drapé rappellent la Vierge d’Écouen, avec plus de retenue néanmoins. Le voile de la Vierge d’Ivoy-le-Pré est souplement disposé sur la tête et les épaules de Marie. Jésus en tire un pan de la main droite, un geste qui fait écho à celui de sa mère qui tient son pied sur un axe symétrique vertical : sont ainsi mis en valeur des éléments symboliques, le voile de la Vierge, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres, et le pied de l’Enfant, présenté pour être vénéré, en référence au mystère de l’Incarnation. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré porte l’Enfant sur la gauche à l’inverse de la Vierge d’Olivet, toutefois elle semble elle aussi l’offrir comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main gauche ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré, comme la Vierge d’Écouen et bien que la disposition soit inversée, tient délicatement le pied gauche de l’Enfant, présentant son gros orteil entre le pouce et l’index, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle. L’Enfant Jésus de la Vierge d’Ivoy-le-Pré tient l’orbe (globe surmonté d’une croix), qui symbolise la domination du Christ sur le monde. Cette partie de la statue a été restaurée au XIXe siècle, on ignore si l’attribut était présent dès l’origine ce qui pourrait être le cas d’un point de vue iconographique, mais reste une hypothèse, les groupes de Vierge à l’Enfant contemporains n’en présentant pas dans la région.
      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.

       
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habillement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie Comme la Vierge d’Olivet, celle d’Ivoy-le-Pré semble offrir l’Enfant, comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main gauche ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. Comme la Vierge d’Ecouen, et bien que la disposition soit inversée, celle d’Ivoy tient délicatement le pied gauche de l’Enfant, présentant son gros orteil entre le pouce et l’index, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle. L’Enfant Jésus de la Vierge d’Ivoy-le-Pré tient l’orbe (globe surmonté d’une croix), qui symbolise la domination du Christ sur le monde. Cette partie de la statue a été restaurée au XIXe siècle, on ignore si l’attribut était présent dès l’origine ce qui pourrait être le cas d’un point de vue iconographique, mais reste une hypothèse, les groupes de Vierge à l’Enfant contemporains n’en présentant pas dans la région. Le voile de la Vierge d’Ivoy-le-Pré est souplement disposé sur la tête et les épaules de Marie. Jésus en tire un pan de la main droite, un geste qui fait écho à celui de sa mère qui tient son pied sur un axe symétrique vertical : sont ainsi mis en valeur des éléments symboliques, le voile de la Vierge, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres, et le pied de l’Enfant, présenté pour être adoré, en référence au mystère de l’Incarnation. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré présente une attitude frontale et digne proche de celle de la Vierge d’Olivet, malgré ses petites dimensions. L’animation de la jambe droite légèrement fléchie et le mouvement du drapé rappellent la Vierge Ecouen, avec plus de retenue néanmoins
      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.
      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.
      Iconographie La Vierge de Blois marque une nette inflexion dans la série des Vierge, qui passe notamment par la jambe gauche fortement fléchie et l’inclinaison de Marie vers son fils. La vue par en dessous, qui correspondrait à celle du groupe dans une niche en hauteur, accuse encore ce mouvement. La Vierge de Blois marque une rupture importante dans l’iconographie et le style de la représentation du voile de la Vierge. Le modèle italien l’emporte et le voile disparaît quasiment, ne subsistant que sous la forme d’une fine étoffe prise dans une coiffure élaborée. Ce changement accompagne aussi celui du vêtement, également inspiré de l’art italien, et de l’attitude, qui s’assouplit. La Vierge à l’Enfant de Blois, comme la Vierge d’Olivet, semble offrir l’Enfant, comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main droite ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, celui de La Vierge de Blois est nu. Les dommages et restaurations subis par la statue ne permettent pas de savoir si les genitalia étaient modelés et visibles par le fidèle ; de même, son nombril n’est pas nettement défini. Quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, la présence de ces éléments symboliques du Christ fait homme.
      Style Tout en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.

      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie La Vierge Sainte-Maure-de-Touraine est en appui sur la jambe gauche, la droite fléchie, un mouvement souligné par la disposition du pan de manteau retenu dans une geste gracieux de la main sur la cuisse. Marie se tourne vers Jésus dont le buste bascule légèrement en arrière, le bras droit enlaçant le cou de sa mère. Cette animation des figures va de paire avec le vêtement et la coiffure inspirés de modèles italiens. La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, comme la Vierge de Blois et La petite Vierge du Louvre, ne porte plus qu’un souvenir de voile. Une étoffe légère enserre l’arrière de la tête, maintenue par deux gros nœuds sur les côtés et un à l’arrière de la tête. De même que pour La petite Vierge du Louvre, la chevelure, nattée tout autour du visage et ramassée dans l’étoffe, est en revanche complètement lâchée à l’arrière, ce qui participe du caractère juvénile de ces Vierge, au vêtement inspiré de l’art italien et à l’attitude animée. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, mais comme dans le groupe de Blois, l’Enfant de La Vierge de Sainte-Maure-de Touraine est nu. Les genitalia ne semblent pas avoir été représentés, quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, leur présence et donc la preuve du Christ fait homme. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la petite Vierge du Louvre.
      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie La Vierge Sainte-Maure-de-Touraine est en appui sur la jambe gauche, la droite fléchie, un mouvement souligné par la disposition du pan de manteau retenu dans une geste gracieux de la main sur la cuisse. Marie se tourne vers Jésus dont le buste bascule légèrement en arrière, le bras droit enlaçant le cou de sa mère. Cette animation des figures va de paire avec le vêtement et la coiffure inspirés de modèles italiens. La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, comme la Vierge de Blois et La petite Vierge du Louvre, ne porte plus qu’un souvenir de voile. Une étoffe légère enserre l’arrière de la tête, maintenue par deux gros nœuds sur les côtés et un à l’arrière de la tête. De même que pour La petite Vierge du Louvre, la chevelure, nattée tout autour du visage et ramassée dans l’étoffe, est en revanche complètement lâchée à l’arrière, ce qui participe du caractère juvénile de ces Vierge, au vêtement inspiré de l’art italien et à l’attitude animée. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, mais comme dans le groupe de Blois, l’Enfant de La Vierge de Sainte-Maure-de Touraine est nu. Les genitalia ne semblent pas avoir été représentés, quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, leur présence et donc la preuve du Christ fait homme. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la petite Vierge du Louvre.
      Style On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.

      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge du Louvre, comme la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, se distingue par une attitude très animée. Si, de dos, elle semble droite, de face son attitude est sinueuse, le buste penché sur la droite et ouvert sur l’oblique, vers l’Enfant, les hanches poussées en avant sur sa gauche et la jambe droite fortement fléchie. Le sculpteur a en effet sculpté le dos de la figure quasiment à la surface du bloc, mais il a exploité en revanche toute l’épaisseur pour animer la figure. Cette attitude presque dansante accompagne un visage et une coiffure juvéniles et correspond au thème émouvant de la Vierge portant l’Enfant endormi sur son sein. Ils s’expliquent aussi par le caractère d’œuvre de dévotion privée de l’œuvre, qui donne plus de liberté pour une interprétation vivante du thème. Le voile de La petite Vierge du Louvre, comme pour la Vierge de Blois et la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, est peu couvrant. Déporté à l’arrière de la tête, selon un agencement qui évoque presque une coiffe, il laisse s’échapper la chevelure sur les épaules. L’animation de la coiffure accompagne celle de l’attitude de cette très jeune Vierge. La statuette du Louvre évoque le thème de la Vierge allaitante (Virgo lactans), l’Enfant s’étant endormi sur le sein de sa mère après avoir tété son sein. Ce moment émouvant et intime correspond bien à la taille de cette œuvre sans doute destinée à la dévotion privée. Il porte toutefois une allusion dramatique, à travers le sommeil de l’Enfant, à la Passion et à la mort du Christ. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la petite Vierge du Louvre met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine.
      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant.
      Expression la petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge du Louvre, comme la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, se distingue par une attitude très animée. Si, de dos, elle semble droite, de face son attitude est sinueuse, le buste penché sur la droite et ouvert sur l’oblique, vers l’Enfant, les hanches poussées en avant sur sa gauche et la jambe droite fortement fléchie. Le sculpteur a en effet sculpté le dos de la figure quasiment à la surface du bloc, mais il a exploité en revanche toute l’épaisseur pour animer la figure. Cette attitude presque dansante accompagne un visage et une coiffure juvéniles et correspond au thème émouvant de la Vierge portant l’Enfant endormi sur son sein. Ils s’expliquent aussi par le caractère d’œuvre de dévotion privée de l’œuvre, qui donne plus de liberté pour une interprétation vivante du thème. Le voile de La petite Vierge du Louvre, comme pour la Vierge de Blois et la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, est peu couvrant. Déporté à l’arrière de la tête, selon un agencement qui évoque presque une coiffe, il laisse s’échapper la chevelure sur les épaules. L’animation de la coiffure accompagne celle de l’attitude de cette très jeune Vierge. La statuette du Louvre évoque le thème de la Vierge allaitante (Virgo lactans), l’Enfant s’étant endormi sur le sein de sa mère après avoir tété son sein. Ce moment émouvant et intime correspond bien à la taille de cette œuvre sans doute destinée à la dévotion privée. Il porte toutefois une allusion dramatique, à travers le sommeil de l’Enfant, à la Passion et à la mort du Christ. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la petite Vierge du Louvre met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine.
      Style Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.

      Expression la petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen
    • La Vierge de Mesland
    • La Vierge de Mesland
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré
    • La Vierge d'Ivoy-le-Pré
    • La Vierge à l'Enfant de Blois
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre
  • Les expressions varient subtilement d’un groupe à l’autre. C’est là un moyen pour le sculpteur de conférer un sentiment de vie à ses figures afin d’émouvoir le fidèle-spectateur et l’inviter d’autant mieux à la prière.

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Olivet

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant d'Écouen

    La Vierge à l'Enfant de Mesland

    La Vierge à l'Enfant de Mesland

    La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Blois

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    La Vierge à l'Enfant du Louvre

    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen
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    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet

      Matériaux L’albâtre de la Vierge d’Olivet a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la petite Vierge de Sainte-Maure-de Touraine. On observe des restes de dorures dans les cheveux, et de peinture sur le voile et la ceinture de la Vierge.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Olivet (1,83 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière.
      Iconographie La Vierge d’Olivet est majestueuse, parfaitement droite sur ses deux jambes, le pied gauche à peine avancé. L’Enfant se tient également très droit. Le groupe est frontal, emprunt d’une grande dignité. Le voile de la Vierge d’Olivet est constitué d’une étoffe au rythme lent agencée de manière recherchée tout autour de la tête et des épaules. Il forme retour sur la gauche de la tête en écho à la chevelure souplement ramassée de part et d’autre du visage, puis s’entrecroise dans le dos avant de passer sur les épaules et de se répartir en deux pans ondés sur la poitrine, maintenus par un fermoir sur lequel un monogramme formé de lettres entrelacées est sans doute l’abrégé de « O Maria ». Cette complexité du motif contribue à mettre en valeur un des attributs majeurs de Marie, son voile, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres. La Vierge d’Olivet porte l’Enfant dans le creux du bras droit. De face, elle semble le présenter comme une offrande, des deux mains, le manteau formant une sorte de coussin pour soutenir les pieds du Christ. Le Christ de la Vierge d’Olivet est à moitié dénudé le bas du corps couvert par une chemise légère dont il tire un pan devant lui. Son nombril est en revanche bien visible. Ce petit morceau d’anatomie est important pour souligner le miracle du Christ fait homme. Il rappelle aussi de manière générique le Saint Ombilic ou Saint Nombril, qui serait la relique du cordon ombilical de Jésus.
      Style Les spécialistes ont proposé le nom de Guillaume Regnault, le neveu et collaborateur de Michel Colombe, comme auteur probable de la Vierge d’Olivet en raison de son style. Elle semble être la plus ancienne du groupe et avoir en grande partie inspiré les autres. La Vierge d’Olivet symbolise l’art de la Vallée de la Loire, souvent qualifié d’art « de la détente », la dignité et le port noble de la Vierge étant imprégnés de douceur et de grâce. La grande simplicité du vêtement, qui peut rappeler des habits contemporains, et la délicatesse des traits la rapprochent du fidèle. Les détails de l’ornement sont d’une grande finesse : la bordure de perles le long de la robe, la chemise fine qui apparaît au col, les boutonnières, le lacet qui maintient le manteau, qu’agrippe l’Enfant, la ceinture fine.
      Expression La Vierge d’Olivet ne regarde pas l’Enfant mais porte le regard loin devant, les yeux abaissés. Pour autant, elle ne dialogue pas non plus avec le fidèle. Jésus apparaît comme un très jeune enfant, le visage souriant mais tendre, il regarde également devant lui. Le sculpteur a juxtaposé deux expressions contradictoires, celle d’une mère infiniment douce mais lointaine, et celle d’un enfant qui s’agrippe à elle et sourit mais sans la regarder. Il en appelle à l’émotion du fidèle et à son interprétation : l’Enfant très jeune et insouciant s’annonce comme la victime d’un drame annoncé ; sa mère le sait et l’accepte dans une infinie tristesse retenue et intériorisée.


       
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen

      Matériaux La Vierge d’Écouen a été taillée dans du marbre qui comprend des veines et quelques grains de pyrite. On ignore son origine mais par essence, le marbre participe au prestige de l’œuvre. Le bloc n’a pas été travaillé sous tous les angles, une large bande au revers de la statue est simplement dégrossie. Il s’agit vraisemblablement d’une sculpture d’applique, destinée à être placée contre un mur ou dans une niche et donc non visible de dos. Elle était partiellement peinte et dorée comme l’attestent des restes de peinture et quelques traces de dorure dans les yeux, les chevelures, les ceintures et les boutons.
      Emplacement Les grandes dimensions de la Vierge d’Écouen (1,72 cm) laissent à penser qu’elle était placée à l’origine soit sur un autel, soit sur une barrière d’autel, comme une figure de retable, à l’exemple de la Vierge à l’Enfant de la chapelle du château de la Bourgonnière. Toutefois une grande bande dans le dos de la statue indique également qu’elle n’était pas destinée à être vue de dos et pouvaient donc aussi occuper une niche.
      Iconographie La Vierge d’Écouen s’impose par ses dimensions et la frontalité de la composition. Elle est néanmoins légèrement plus animée que La Vierge d’Olivet, la jambe gauche fléchie entraînant un très léger hanchement, l’Enfant penché vers sa mère, et le manteau accompagnant le mouvement du groupe par une grande respiration autour du bras gauche et une retombée en aplats obliques sur le devant. Le voile de la Vierge d’Écouen, dont les deux pans sont simplement noués sur le devant, couvre la tête et les épaules de Marie. Par les rythmes et la disposition des plis, il se confond presque avec le manteau, et rappelle les statues de Vierge de la période romane dont le manteau couvre la tête. La symétrie des gestes, la main droite de l’Enfant tenant un pan du voile de sa mère et la main gauche de Marie présentant le pied de son fils, fait ressortir ces éléments symboliques. Le Christ de la Vierge d’Écouen est, comme celui d’Olivet, à moitié dénudé mais son nombril n’est pas sculpté. Toutefois, comme dans d’autres groupes, la disposition de la chemise retenue à mi-corps formant un léger bourrelet et l’organisation des plis soulignent discrètement l’emplacement du nombril et des organes génitaux, des parties de l’anatomie importantes pour évoquer le miracle du Christ fait homme. La Vierge d’Écouen tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style La Vierge d’Écouen semble inspirée de la Vierge d’Olivet par ses dimensions, sa composition, son vêtement et la délicatesse de sa manière. Mais elle est surtout presque identique à la Vierge de Mesland, de moitié plus petite. Elle a pu lui servir de modèle, mais l’inverse est aussi possible. Ce même modèle a sans doute inspiré la petite Vierge d’Ivoy-le-Pré qui reprend l’esprit d’ensemble et certains détails mais en les inversant. On le retrouve encore dans la statuette du tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, qui atteste la diffusion de l’art ligérien. La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, répond à des caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par son maintien noble et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par un vêtement d’une grande simplicité. Les détails ornementaux sont soignés : le voile gaufré en bordure, le col de la robe, les boutons, les manches resserrées aux poignets.
      Expression La Vierge à l’Enfant d’Écouen, comme la Vierge d’Olivet, ne regarde pas directement l’Enfant, ni l’Enfant sa mère. Toutefois l’impression diffère subtilement : l’anticipation du drame, présente dans cette absence des figures l’une à l’autre, est néanmoins adoucie et fait place à plus de sérénité. Cela tient à l’expression franchement rieuse de Jésus, et à celle presque souriante de Marie. La netteté du modelé des visages, ainsi que la polychromie qui devait renforcer les regards, et que l’on devine encore, participent à rendre présentes les deux figures pour le spectateur. La tendresse qui se dégage du groupe passe aussi par les gestes, notamment les mains de l’Enfant qui s’agrippent au vêtement de sa mère.


       
    • La Vierge à l'Enfant de Mesland

      Matériaux La Vierge de Mesland a été taillée dans du marbre, un matériau qui participe au caractère précieux de l’œuvre mais dont on ignore la provenance. On observe des grains de pyrite (minéraux pouvant se former avec le marbre), bien visibles sur le côté senestre ; le matériau présente également quelques taches ou veines de couleur grises à noires et des taches d’oxydation sont présentes très ponctuellement sur un côté, elles font probablement partie de la matière intrinsèque du marbre. On observe en outre plusieurs traces d’outils (gouge, gradine, trépan, ciseau droit). Il est d’une extrême finesse à certains endroits du drapé, laissant passer la lumière par transparence.
      Emplacement La Vierge de Mesland, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle.
      Iconographie La Vierge de Mesland, comme la Vierge d’Écouen, tient le pied droit de l’Enfant, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle.
      Style Si toutes les statues présentent des parentés, une seule atteste son modèle : la Vierge de Mesland apparaît comme une réplique réduite de la Vierge d’Écouen. Les données historiques ne permettent pas toutefois d’affirmer laquelle des deux a servi de modèle à l’autre avec certitude. On retrouve ce modèle ailleurs, dans la statuette de la Vierge à l’Enfant insérée dans le tombeau des cardinaux d’Amboise à la cathédrale Notre-Dame de Rouen, ou encore dans une statuette mutilée du musée Anne de Beaujeu à Moulins, deux témoignages de la diffusion de l’art ligérien. La Vierge de Mesland, correspond aux caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa dignité, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et par son vêtement d’une grande simplicité.
      Expression La Vierge à l’Enfant de Mesland, si elle correspond au même modèle de composition que la Vierge d’Écouen, varie en expressivité. Les deux figures sont plus retenues, un peu comme dans le groupe d’Olivet, tout en étant légèrement tournées l’une vers l’autre dans une discrète animation.


       
    • La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré

      Matériaux L’albâtre blanc ocré clair de la Vierge d’Ivoy-le-Pré présente quelques défauts et inégalités de structure. La surface est en revanche parfaitement polie, ne laissant percevoir aucune trace d’outil. L’œuvre a été brisée au cours de son histoire et sa restauration en 2011 a conduit à recenser 31 fragments, dont quelques éléments originaux cassés et collés (tête de la Vierge) et une majorité de pièces restituées. Certaines, habilement sculptées bien qu’un peu raides, sont taillées dans un albâtre blanc et opaque (tête et bras gauche de Jésus, coude gauche de la Vierge…) ; d’autres, plus grossières, dans un albâtre translucide (élément sur le torse et orteils gauche de Jésus…). Ces pièces ont été collées au plâtre, parfois fixées par des tenons métalliques (tête et bras gauche de Jésus). Les lignes dorées ne sont pas originales mais reprennent l’esprit de la dorure partielle des statues en albâtre sculptées à la Renaissance.
      Emplacement La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré, de par ses dimensions réduites (51 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré présente une attitude frontale et digne proche de celle de la Vierge d’Olivet, malgré ses petites dimensions. L’animation de la jambe droite légèrement fléchie et le mouvement du drapé rappellent la Vierge d’Écouen, avec plus de retenue néanmoins. Le voile de la Vierge d’Ivoy-le-Pré est souplement disposé sur la tête et les épaules de Marie. Jésus en tire un pan de la main droite, un geste qui fait écho à celui de sa mère qui tient son pied sur un axe symétrique vertical : sont ainsi mis en valeur des éléments symboliques, le voile de la Vierge, dont la relique est conservée à la cathédrale de Chartres, et le pied de l’Enfant, présenté pour être vénéré, en référence au mystère de l’Incarnation. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré porte l’Enfant sur la gauche à l’inverse de la Vierge d’Olivet, toutefois elle semble elle aussi l’offrir comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main gauche ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. La Vierge à l’Enfant Ivoy-le-Pré, comme la Vierge d’Écouen et bien que la disposition soit inversée, tient délicatement le pied gauche de l’Enfant, présentant son gros orteil entre le pouce et l’index, rappelant une iconographie répandue selon laquelle la Mère de Dieu souligne ainsi le mystère de l’Incarnation de son Fils et offre son pied à l’adoration du fidèle. L’Enfant Jésus de la Vierge d’Ivoy-le-Pré tient l’orbe (globe surmonté d’une croix), qui symbolise la domination du Christ sur le monde. Cette partie de la statue a été restaurée au XIXe siècle, on ignore si l’attribut était présent dès l’origine ce qui pourrait être le cas d’un point de vue iconographique, mais reste une hypothèse, les groupes de Vierge à l’Enfant contemporains n’en présentant pas dans la région.
      Style La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend l’esprit d’ensemble et certains détails, en les inversant, du modèle donné par la Vierge d’Écouen et la Vierge de Mesland : le geste de Marie qui présente le pied de son fils, et celui de l’Enfant qui tient un pan du voile de sa mère ; le grand manteau qui revient « en tablier » sur le devant, une jambe d’appui et l’autre légèrement pliée, le pied reculé. La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré reprend les caractéristiques de l’art de la Vallée de la Loire, par sa pose frontale et digne, la délicatesse de ses traits, la douceur de son expression et la simplicité de son habit, jusqu’à la boucle relevée de sa ceinture que l’on retrouve dans d’autres figures de saintes qui proviennent de la région.
      Expression La petite Vierge d’Ivoy-le-Pré s’inscrit dans la lignée de la Vierge d’Olivet. Marie et Jésus regardent devant eux, presque absents l’un à l’autre. Ces figures graves sont sans doute les plus statiques du groupe de statues étudiées ici. Toutefois, la tête de l’Enfant ayant été refaite, on ignore si elle était plus expressive à l’origine.


       
    • La Vierge à l'Enfant de Blois

      Matériaux La Vierge de Blois est la seule sculpture en terre cuite du groupe présenté ici. Elle a été modelée puis peinte. On relève quelques restes de polychromie et de dorure dans les plis des vêtements et dans les refouillements des visages. On ignore l’origine de la terre utilisée. La technique de la terre cuite est surtout employée par les sculpteurs italiens en Italie du nord au XVe siècle puis, à la faveur des guerres d’Italie et de la présence de sculpteurs Italien, en France au XVIe siècle. La Vierge de la Carte, attribuée à Michel Colombe et conservée dans une collection privée à Paris, est également en terre cuite.
      Emplacement La Vierge de Blois, de taille moyenne (80 cm), occupait sans doute une niche dans une église ou une chapelle. Elle semble avoir été conçue pour être placée en hauteur : de face, son fémur semble en effet mal proportionné, trop long ; la vue par en dessous est plus convaincante, le mouvement plus franc.
      Iconographie La Vierge de Blois marque une nette inflexion dans la série des Vierge, qui passe notamment par la jambe gauche fortement fléchie et l’inclinaison de Marie vers son fils. La vue par en dessous, qui correspondrait à celle du groupe dans une niche en hauteur, accuse encore ce mouvement. La Vierge de Blois marque une rupture importante dans l’iconographie et le style de la représentation du voile de la Vierge. Le modèle italien l’emporte et le voile disparaît quasiment, ne subsistant que sous la forme d’une fine étoffe prise dans une coiffure élaborée. Ce changement accompagne aussi celui du vêtement, également inspiré de l’art italien, et de l’attitude, qui s’assouplit. La Vierge à l’Enfant de Blois, comme la Vierge d’Olivet, semble offrir l’Enfant, comme un objet sacré : elle le porte uniquement de la main droite ce qui ne rend pas compte du poids réel de l’Enfant et renvoie ainsi à sa nature divine. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, celui de La Vierge de Blois est nu. Les dommages et restaurations subis par la statue ne permettent pas de savoir si les genitalia taient modelés et visibles par le fidèle ; de même, son nombril n’est pas nettement défini. Quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, la présence de ces éléments symboliques du Christ fait homme.
      Style Tout en partageant les traits de douceur et de dignité de la statuaire du Val de Loire, la Vierge de Blois témoigne d’une imprégnation des modèles italiens dans le motif de la robe d’une tissu fin qui forme un retour sur les hanches, et la coiffure de nattes relevées et entrelacées dans un voile léger noué sur la nuque. On retrouve ce type de robe dans les figures d’anges notamment dans les enluminures du peintre tourangeau Jean Poyer. Les pieds de la Vierge sont également visibles, elle porte désormais des sandales.
      Expression La Vierge de Blois marque un changement dans la relation entre Marie et Jésus qui est plus directe que dans les groupes précédents. L’Enfant de la Vierge de Blois a un expression difficile à interpréter, inquiète, presque grimaçante, la bouche entrouverte, interrogative. Le contraste est marqué avec la douceur apaisée de sa mère. Sous certains angles, notamment vue d’en bas, par le spectateur le regard levé vers le groupe sans doute placé en hauteur à l’origine, Marie semble se pencher vers Jésus, son calme et sa douceur répondant à l’agitation de l’Enfant.


       
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine

      Matériaux L’albâtre de la Vierge de Sainte-Maure-de Touraine a été récemment identifié comme provenant de la carrière de Notre-Dame-de-Mésage près de Grenoble. D’autres œuvres du Val de Loire à la même époque ont été réalisées dans des blocs extraits de cette carrière (tombeau des Bastarnay à Montrésor, tombeau d’Agnès Sorel à Loches, tombeau d’Étienne Poncher conservé au Louvre…) et notamment la grande Vierge d’Olivet. On relève en outre des restes d’une peinture dorée partielle dans le lacet des cheveux sur les bords du vêtement. En revanche, les traces de peinture verte (ou bleu altéré) sur le voile, dans les cheveux et sur le manteau au dos, et sous le poignet senestre ne sont vraisemblablement pas d’origine ; de même le point dans l’œil gauche de Marie est peut-être une tache accidentelle.
      Emplacement La petite Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, de par ses dimensions réduites (43 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle. Toutefois, l’érosion des deux-tiers inférieurs de la statue et des parties saillantes (cuisse, main gauche de la Vierge, jambe de l’Enfant) laisse à penser qu’elle a séjournée à l’extérieur dans une niche qui ne l’a que partiellement protégée des intempéries.
      Iconographie La Vierge Sainte-Maure-de-Touraine est en appui sur la jambe gauche, la droite fléchie, un mouvement souligné par la disposition du pan de manteau retenu dans une geste gracieux de la main sur la cuisse. Marie se tourne vers Jésus dont le buste bascule légèrement en arrière, le bras droit enlaçant le cou de sa mère. Cette animation des figures va de paire avec le vêtement et la coiffure inspirés de modèles italiens. La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, comme la Vierge de Blois et La petite Vierge du Louvre, ne porte plus qu’un souvenir de voile. Une étoffe légère enserre l’arrière de la tête, maintenue par deux gros nœuds sur les côtés et un à l’arrière de la tête. De même que pour La petite Vierge du Louvre, la chevelure, nattée tout autour du visage et ramassée dans l’étoffe, est en revanche complètement lâchée à l’arrière, ce qui participe du caractère juvénile de ces Vierge, au vêtement inspiré de l’art italien et à l’attitude animée. Contrairement aux figurations de Jésus dans les groupes antérieurs, mais comme dans le groupe de Blois, l’Enfant de La Vierge de Sainte-Maure-de Touraine est nu. Les genitalia ne semblent pas avoir été représentés, quoi qu’il en soit, le simple fait que l’Enfant soit nu implique, en pensée, leur présence et donc la preuve du Christ fait homme. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la petite Vierge du Louvre.
      Style La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine est très proche de la petite Vierge du Louvre par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. On retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine la robe d’inspiration italienne de la Vierge de Blois, formant retour sur les hanches, et la coiffure de mèches tressées et entrelacées dans un voile léger noué sur les côtés et sur l’arrière de la tête. Le costume est d’un grand raffinement : le manteau est fixé sur l’épaule par une broche ; la chemise apparaît au niveau des bras, fines et resserrées par des rubans dorés ; la Vierge porte des sandales.
      Expression La Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, avec la Vierge de Blois, est l’un des rares groupes qui montrent un échange entre la mère et l’enfant. Tournés l’un vers l’autre, ils semblent d’autant plus dialoguer que Jésus a la bouche entrouverte et qu’il enlace sa mère du bras gauche. La petite taille du groupe permet au spectateur de participer par le regard et par empathie à cet échange.


       
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre

      Matériaux L’albâtre de La Petite Vierge à l’Enfant du Louvre est très encrassé et endommagé. La surface de la pierre et les fentes sont maculées de tâches brunâtres et grises, ce qui confère un aspect lépreux à l’œuvre et en gêne la lecture. Certaines tâches semblent correspondre à des collages anciens (jambe gauche de Jésus, index gauche de Marie, extrémité du drapé à senestre). Cet état de conservation appelle une restauration du groupe sculpté.
      Emplacement La petite Vierge du Louvre, de par ses dimensions réduites (33,3 cm) et son matériau précieux, l’albâtre, a pu orner la niche d’une église mais correspond plus vraisemblablement à une œuvre de dévotion privée, présentée dans un petit oratoire et appelant une relation plus intime avec le fidèle.
      Iconographie La petite Vierge du Louvre, comme la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, se distingue par une attitude très animée. Si, de dos, elle semble droite, de face son attitude est sinueuse, le buste penché sur la droite et ouvert sur l’oblique, vers l’Enfant, les hanches poussées en avant sur sa gauche et la jambe droite fortement fléchie. Le sculpteur a en effet sculpté le dos de la figure quasiment à la surface du bloc, mais il a exploité en revanche toute l’épaisseur pour animer la figure. Cette attitude presque dansante accompagne un visage et une coiffure juvéniles et correspond au thème émouvant de la Vierge portant l’Enfant endormi sur son sein. Ils s’expliquent aussi par le caractère d’œuvre de dévotion privée de l’œuvre, qui donne plus de liberté pour une interprétation vivante du thème. Le voile de La petite Vierge du Louvre, comme pour la Vierge de Blois et la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine, est peu couvrant. Déporté à l’arrière de la tête, selon un agencement qui évoque presque une coiffe, il laisse s’échapper la chevelure sur les épaules. L’animation de la coiffure accompagne celle de l’attitude de cette très jeune Vierge. La statuette du Louvre évoque le thème de la Vierge allaitante (Virgo lactans), l’Enfant s’étant endormi sur le sein de sa mère après avoir tété son sein. Ce moment émouvant et intime correspond bien à la taille de cette œuvre sans doute destinée à la dévotion privée. Il porte toutefois une allusion dramatique, à travers le sommeil de l’Enfant, à la Passion et à la mort du Christ. Plus discrètement que dans les groupes antérieurs, la petite Vierge du Louvre met en valeur le pied gauche du Christ, soulignant ainsi son humanité, en faisant passer son auriculaire derrière la jambe qu’elle tient de la main gauche ; un motif que l’on retrouve dans la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine.
      Style La petite Vierge du Louvre est très proche de la Vierge de Sainte-Maure-de-Touraine par les dimensions réduites, le matériau, de l’albâtre dans les deux cas, et le modèle qui semble le même à quelques variations près en particulier la position de l’Enfant. Comme les exemples de Blois et de Sainte-Maure-de-Touraine, La petite Vierge du Louvre est un peu plus tardive et témoigne de l’inspiration de modèles italiens : la robe fait retour sur les hanches, la Vierge a les pieds nus dans des sandales, et la chevelure entrelacée dans un voile léger est nouée à l’arrière de la tête.
      Expression La petite Vierge du Louvre est le groupe dans lequel les expressions de la mère et de l’enfant sont les plus concordantes, même si la Vierge ne regarde pas directement l’Enfant. Marie, au visage très juvénile, se penche avec douceur vers Jésus tendrement endormi sur son sein et encore accroché à elle. Le basculement des hanches de la Vierge renforce l’image de protection et d’attention. Cette expression de confiance s’exprime aussi dans les légers sourires des deux figures.

       
    • La Vierge à l'Enfant d'Olivet
    • La Vierge à l'Enfant d'Écouen
    • La Vierge à l'Enfant de Mesland
    • La Vierge à l'Enfant d'Ivoy-le-Pré
    • La Vierge à l'Enfant de Blois
    • La Vierge à l'Enfant de Sainte-Maure-de-Touraine
    • La Vierge à l'Enfant du Louvre